INNOVATION - RECRUTEMENT - JEUNES DOCTEURS

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La COVID19 – Le déclic pour rapprocher les jeunes chercheurs des entreprises innovantes ?

Le confinement que nous venons de traverser a mis à mal les perspectives de recrutement dans les entreprises, en particulier les plus petites, startups et PME.

 

Quoique jugés stratégiques et parfois préservés des aléas conjoncturels, les recrutements pour des activités de Recherche & Développement ont aussi particulièrement souffert durant cette période.

Laurent Masscheleyn, dirigeant du cabinet RD2 Conseil spécialisé sur le recrutement de profils scientifiques, a constaté depuis le 16 mars un attentisme important de la part de ses clients et prospects, qui ont décidé pour la plupart de temporiser toute nouvelle embauche.

Heureusement, RD2 Conseil étant focalisé sur des profils de haut niveau, les « jeunes docteurs » (titulaires d’un Doctorat en Sciences / PhD), bénéficiant de plus d’une incitation financière particulièrement forte (leur salaire chargé peut être financé à hauteur de 120% pendant deux ans), les recrutements en cours ont pu être maintenus pour la plupart. Certains ont même donné lieu à proposition d’embauche et « onboarding » à 100% à distance via un processus entièrement réalisé en viosoconférence.

 

A présent et depuis le déconfinement, Laurent Masscheleyn constate de nouvelles réflexions sur la reprise des recrutements, avec une attention particulière portée sur l’aspect qualitatif de ceux-ci.

Les entreprises innovantes ont conscience que la poursuite des activités de Recherche & Développement est un axe essentiel à leur croissance et conditionne leurs réussites à venir, et souhaitent maintenir leurs ressources, humaines et matérielles, dans ce domaine. Pour certaines, le Prêt Garanti par l’Etat (PGE) leur a d’ailleurs permis d’avoir aujourd’hui de nouveaux moyens d’investissement. On constate qu’elles portent cependant une attention toute particulière à la bonne utilisation de ces moyens financiers et que la piste « jeune docteur » devient ainsi particulièrement attractive.

Ces entreprises innovantes peuvent, par ce biais, se doter de compétences pointues dans leurs domaines de compétences (quasiment tous les domaines scientifiques peuvent donner lieu à un Doctorat : Informatique, Electronique, Chimie, Matériaux… mais également les domaines en Sciences Humaines et Sociales : Sociologie, Marketing, Communication, Droit…) tout en réduisant significativement leur risque financier du fait du financement intégral du salaire par le Crédit d’Impôt Recherche (CIR).

 

Peut-être que la phase de COVID-19 aura finalement permis le rapprochement entre entreprises et docteurs ! Encore faut-il trouver, identifier, les compétences adéquates et les candidat.e.s à même de s’intégrer au mieux au sein des équipes R&D. C’est dans ce cadre qu’intervient le cabinet RD2 Conseil, fort d’une méthodologie de « chasse de têtes » éprouvée depuis plus de six ans auprès d’une centaine de clients dans des domaines aussi variés que l’Intelligence Artificielle, les encres conductrices, la gestion des emplois et des compétences en Ressources Humaines, la méthanisation, et bien d’autres. RD2 Conseil est ainsi un intermédiaire, facilitateur de la mise en relation et de la communication entre chercheurs et entreprises, gage de réussite d’une collaboration entre deux mondes parfois considérés comme opposés.

La professionnalisation au travail, ou l’accompagnement des jeunes docteurs à l’emploi dans le secteur privé

d’après la thèse de Dr Fabien Canolle : « La professionnalisation au travail : dia – logue avec la Théorie Historico-Culturelle de l’Activité. Le cas des jeunes chercheurs de l’Université de Lyon. Recherche CIFRE avec un intermédiaire de l’emploi (RD2 Conseil) »

Le présent travail de thèse a été mené en Convention Industrielle de Formation à la Recherche (CIFRE) avec RD2 Conseil, cabinet de chasse de tête spécialisé dans le recrutement de jeunes docteurs (au sens du Crédit d’Impôt Recherche), pour le compte d’entreprises innovantes. RD2 Conseil souhaitait développer une nouvelle activité complémentaire au recrutement, suite au constat (un étonnement !) de difficultés des jeunes docteurs à s’exprimer sur leur thèse dans les entretiens de recrutement. L’objectif premier de la thèse était donc d’expérimenter une nouvelle forme d’accompagnement à l’insertion professionnelle des jeunes docteurs.

 

Démarrée le 1er avril 2017 et soutenue le 13 décembre 2019, la thèse a investigué 4 terrains de recherche avec 114 entretiens et 3 observations. Elle s’est attardée à comprendre :

  • dans un premier temps : les pratiques d’accompagnement à l’emploi hors secteur académique, par les universités et de manière plus large sur les marchés de l’emploi ;
  • ensuite : ce qui a permis aux docteurs travaillant aujourd’hui dans l’entreprise d’y accéder après leur thèse.

Sur la base de ces deux premiers axes, nous avons expérimenté un accompagnement à l’emploi pour les doctorants.

Les résultats sont décisifs à la fois pour les universités et les jeunes docteurs, et, de manière plus large, pour comprendre et construire de nouveaux outils pour le transfert des compétences d’un secteur à l’autre.

 

Séparer la carrière du scientifique de la science telle qu’il/elle la fait ?

L’approche expérimentée ne prend pas ce parti. Au contraire, l’accompagnement à l’emploi incorpore l’histoire de vie individuelle remise dans le contexte de l’activité de thèse : comment les jeunes docteurs se transforment dans leur travail, par rapport à quel projet, quelle représentation initiale de l’activité, quelles relations construites, quelles déceptions, quelles (ré)orientations, etc. L’enjeu est la réflexivité comme compétence utile à l’emploi : se penser dans son activité passée, présente et future. Comment y arriver ?

La méthodologie d’accompagnement se centre sur des confrontations et des outils tels que la co-construction d’un portfolio et des histoires (parcours et compétences). Confronter, c’est en effet mettre le participant face à ses propos (oraux et écrits), en usant de prétextes. Confronter, c’est remettre les pratiques au cœur de la capacité des jeunes docteurs à se penser, dans ce qu’ils font et ce qu’ils souhaiteraient expérimenter, faire et devenir.

L’accompagnement est ainsi à la fois individuel, individualisé et collectif. Il se centre sur l’individu, son histoire, son ou ses projets ; sur son activité, ses doutes, ses blocages, ses espoirs, les outils qu’il utilise, les relations qu’il construit ; sur l’individu dans un collectif, en remettant à chaque fois la thèse dans sa dimension collective, au sein de l’accompagnement.

 

Les leçons de l’accompagnement

L’accompagnement s’inscrit dans une co-construction professionnalisante. La thèse et son quotidien fournit un support réflexif dans l’analyse des pratiques. La narration de cette activité de thèse à quelqu’un qui s’en rend proche permet de :

  • Rompre l’isolement intellectuel et social ;
  • Réduire le sentiment de manque de reconnaissance ;
  • Augmenter celui d’être compétent ;
  • Favoriser un sentiment d’appartenance à des communautés de travail ;
  • Réduire une double incertitude : des résultats de la recherche ; de l’après thèse ;
  • Inclure la thèse dans un projet de vie plus large ;
  • Lever les blocages des prises de conscience.

 

Deux types de compétences y sont développées, au centre de ce qui se passe en entretien de recrutement :

  • Expliquer son action, son quotidien de thèse, à un interlocuteur non spécialiste ;
  • Se projeter, ou savoir évoluer.

 

Des résultats de la recherche à la nouvelle activité de RD2 Conseil

Aujourd’hui, fort de sa nouvelle expertise, RD2 Conseil valorise la recherche menée en thèse CIFRE à travers :

  • La proposition d’une prestation de service pour les universités au titre de conseils / audits du dispositif de professionnalisation pour les jeunes docteurs ;
  • La proposition de prestations de service pour les universités au titre de l’accompagnement à l’emploi des jeunes docteurs.

 

Vous pouvez télécharger l’intégralité de la thèse de Fabien (attention – toute reproduction ou utilisation sans l’accord préalable et écrit de RD2 Conseil et Fabien Canolle est strictement interdite) sur le lien : Thèse Fabien Canolle-Professionnalisation-des-JD 

Vers une revalorisation du salaire des docteurs

Interviewée le 10 février dernier sur BFM Business, Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation, est revenue sur la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPRR), qui entrera en vigueur en 2021.

Pour rappel, la LPRR prévoit les budgets et l’investissement de l’Etat dans la recherche, sur une échéance de sept à dix ans. L’objectif affiché par le gouvernement à l’annonce du projet de loi  était de « redonner à la recherche de la visibilité, de la liberté, et des moyens ».

Après être revenue sur la nécessité d’inculquer aux jeunes chercheurs la connaissance du monde de l’entreprise, Frédérique Vidal a également souligné l’importance de soutenir l’emploi au sens large, et pas seulement dans le monde académique.

Elle a rappelé les 3 enjeux prioritaires de la loi, sur lesquels trois groupes de travail ont formulé leurs propositions :

  • Renforcer la capacité de financement des projets, programmes et laboratoires de recherche
  • Conforter et renforcer l’attractivité des emplois et des carrières scientifiques
  • Consolider la recherche partenariale et le modèle d’innovation français

Sur la question cruciale du salaire des jeunes chercheurs et des métiers de la recherche, la Ministre avait annoncé lors de la cérémonie des vœux à la communauté de l’enseignement supérieur un montant de 120 millions d’euros consacrés à la revalorisation des carrières en 2021. Elle confirme et annonce une première étape d’ici 2021, qui consistera à porter à 2 SMIC minimum le salaire à l’embauche de tout chargé de recherche ou maître de conférences (contre 1,3 à 1,4 SMIC aujourd’hui). 26 millions d’euros devraient ainsi être affectés à la remise à niveau des débuts de carrière. Pour la ministre, il s’agit de « permettre à un jeune chercheur de constater dès le début de sa carrière, qu’il trouvera en France les mêmes opportunités que celles qu’il pourrait saisir à l’étranger. »

20 ans après la création du statut Jeune Docteur dans le Crédit d’Impôt Recherche, où en est-on ?

Peut-on vraiment dire que ce dispositif a contribué à favoriser l’embauche des jeunes docteurs dans le secteur privé ?

L’émission Cash Investigations du mardi 19 novembre a remis en lumière le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), ce dispositif qui permet aux entreprises innovantes de déduire de leurs impôts, sous certaines conditions, leurs dépenses liées à la recherche et au développement. Sans rentrer dans la polémique de potentiels « cadeaux fiscaux faits aux entreprises » par l’intermédiaire du CIR, nous nous intéressons plutôt ici au statut particulier du Jeune Docteur, mis en place pour favoriser l’embauche des titulaires d’un doctorat dans les équipes de Recherche et Développement (R&D) des sociétés privées.

Apparu en 1999, plusieurs fois remanié et amélioré, en particulier en 2008 lors de la réforme du CIR, le Dispositif Jeune Docteur a pour objectif d’inciter les entreprises à recruter un Jeune Docteur pour leurs activités de R&D.

Comment ça marche ?

Concrètement, depuis 2008, une entreprise dont le taux de CIR est de 30% peut bénéficier pendant deux ans d’un financement allant jusqu’à 120% du salaire chargé d’un Jeune Docteur à compter de son recrutement.

Quels résultats ?

A première vue, on se réjouira de constater que, depuis 2007, le nombre d’entreprises qui recourent au Dispositif Jeune Docteur a quadruplé, passant de 439 en 2007 à 1890 en 2015 (1). Un autre effet positif de ce dispositif serait que les Docteurs accèdent plus rapidement après leur diplôme à un emploi stable en R&D.

La réalité est toutefois un peu plus nuancée. Les résultats de l’étude de Giret et al. (2) -sur laquelle se base ce rapport- montrent également que, sur la période analysée, ce sont en fait surtout les docteurs de spécialité « ingénieurs » et les docteurs également titulaires d’un diplôme d’ingénieur qui ont amélioré leur rapidité d’accès aux emplois de R & D.

De plus, cet effet de raccourcissement de la durée d’accès à l’emploi est essentiellement visible dans les trois premières années qui suivent l’obtention du diplôme. « Il s’amenuise très fortement par la suite ». On peut donc dire que, trois ans après la thèse, le CIR n’a dans l’ensemble pas conduit à augmenter sensiblement la proportion des docteurs qui obtiennent un premier emploi en CDI dans la R & D.

 

Des résultats mitigés qui montrent le chemin restant à parcourir pour arriver à une réelle prise en compte par les entreprises du secteur privé de la plus-value des Jeunes Docteurs dans le développement de leurs activités liées à l’innovation.

(1) D’après le rapport de mars 2019, « L’impact du CIR » établi par la Commission d’Evaluation Nationale des Politiques d’Innovation pour France Stratégie

(2) Étude de Jean-François Giret (responsable scientifique), Bernela B., Bonnal L., Bonnard C. et Calmand J. (2018)

Le visa French Tech : vers une simplification du recrutement de jeunes docteurs étrangers

Comment inciter les talents du monde entier à rejoindre les start-ups et autres entreprises de l’écosystème technologique français ?

Pas toujours facile d’attirer les jeunes talents… si la France reste un pays attractif pour les étudiants étrangers*, notamment en raison de frais de scolarités relativement faibles à l’université et de la perspective d’obtenir plus facilement un titre de séjour en étant diplômé en France que dans d’autres pays, il n’en est pas forcément de même pour ce qui est des profils hautement qualifiés. Ainsi, une récente note de l’OCDE traitant de l’attractivité des pays membres pour les talents, place la France au 22ème rang sur 35 en ce qui concerne les travailleurs les plus diplômés -c’est-à-dire titulaires d’un Master ou d’un doctorat.

C’est dans ce contexte, et sachant que le recrutement figure -à juste titre- en tête des préoccupations des dirigeants parmi les start-ups de la tech, que le gouvernement a lancé en juin 2017 le « French Tech Visa ». Présenté comme un facilitateur des démarches administratives, ce dispositif visait à simplifier et accélérer les procédures d’obtention d’un titre de séjour (le « Passeport Talents ») pour les entreprises de la French Tech souhaitant recruter des salariés étrangers. L’idée étant d’une part de remédier à la pénurie de talents, d’autre part d’aider les start-ups françaises à se faire une place sur le devant de la scène internationale.

Or, à fin 2018, 150 recrutements seulement auraient été réalisés via ce dispositif. En cause, des critères trop sélectifs et une procédure encore bien longue.

Nouveau Visa French Tech : ce qui change pour le recrutement de talents étrangers

Mars 2019, le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, propose une nouvelle version du French Tech Visa, destiné à booster de façon significative l’attractivité des start-ups françaises et leur développement sur le plan international.

Côté entreprise, les conditions d’éligibilité ont été assouplies : alors qu’il fallait précédemment être titulaire d’un « Pass French Tech » (ce qui concernait environ 70 entreprises en 2017), il « suffit » aujourd’hui d’être reconnu comme innovant par le Ministère de l’économie et des finances, en remplissant au moins l’un des 3 critères ci-dessous :

  • avoir bénéficié d’un soutien public à l’innovation au cours des cinq dernières années,
  • avoir une partie de son capital détenu par une entité dont l’objet est « de financer ou investir dans des entreprises innovantes et dont les titres ne sont pas cotés« ,
  • être ou avoir été accompagné par une entité spécialisée dans le soutien à l’innovation.

Les autres contraintes concernent l’établissement d’un contrat de travail en lien avec un projet de Recherche et Développement, et une rémunération supérieure à deux fois le montant du smic annuel brut (soit 36500 € environ) pour le salarié étranger.

Côté candidat, la question du diplôme n’entre plus en jeu. Le titre de séjour est toujours valable pour 4 ans, renouvelable, et peut être étendu au conjoint et enfants mineurs du futur salarié.

Enfin, et c’est sans doute un élément-clé de cette nouvelle mouture, la procédure d’obtention du titre de séjour passe de 6 mois à « quelques semaines ».

Il est encore trop tôt pour savoir si ce dispositif revisité tiendra ses promesses, sur la question des délais de procédure notamment, ou s’il sera réellement incitatif et jouera pleinement son rôle d’accélérateur de développement pour nos jeunes entreprises innovantes… on est cependant en droit d’espérer que la lourdeur administrative ne sera plus un frein à l’embauche de Jeunes Docteurs.

 

 

 

* d’après le baromètre Campus France Kantar Sofres 2017

* Tuccio, M. (2019), « Measuring and assessing talent attractiveness in OECD countries », Documents de travail de l’OCDE sur les questions sociales, l’emploi et les migrations, n° 229, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/b4e677ca-en.

L’inscription du doctorat au RNCP : une bonne nouvelle ?

Annoncée en novembre 2017 par Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation lors du PhD Talent Career Fair, l’inscription du doctorat au Répertoire National de la Certification Professionnelle (RNCP) est enfin une réalité, mais est-ce vraiment une avancée pour les docteurs / doctorants ?

Le RNCP, c’est quoi ?

C’est le répertoire public qui recense l’ensemble des certifications professionnelles homologuées par l’Etat. Etabli par l’institution France Compétences, ce répertoire contient des fiches descriptives par formation, « chaque fiche RNCP précisant les compétences, les métiers, emplois, secteurs d’activités visés ainsi que les modalités d’accès à la formation » (cf www.enseignementsup-recherche.gouv.fr : Favoriser la reconnaissance du doctorat et l’insertion des
docteurs).

Dans le cas du Doctorat, 22 fiches descriptives, correspondant à 22 secteurs économiques dans lesquels les docteurs pourront s’insérer, ont ainsi été rédigées, en concertation avec l’Association Nationale des Docteurs (ANDès) et la Confédération des Jeunes Chercheurs (CJC). Si ces fiches correspondent à des secteurs d’activité, et non à des domaines de recherche ni à des métiers, c’est bien pour que les compétences retenues ne soient pas dépendantes de la discipline du doctorat. En tout, ce sont 6 blocs de compétences communes qui ont été définis par l’arrêté ministériel du 22/02/2019.*

A quoi ça sert ?

Le RNCP permet de garantir la validité et le niveau de qualification des formations qui y sont inscrites. On pourrait d’ailleurs se demander pourquoi le Doctorat, reconnu comme le diplôme le plus élevé délivré par l’université (donc par l’Etat), n’y figurait pas jusqu’à présent… passons.

L’objectif poursuivi dans cette démarche d’inscription est d’avoir une liste de compétences communes et transférables en entreprise, afin de favoriser le recrutement des docteurs par les employeurs.

Car c’est bien là que le bât blesse : s’il est reconnu au niveau international comme un gage d’excellence et un véritable sésame sur le marché du travail, le doctorat n’en reste pas moins « boudé » par les entreprises françaises. Trop souvent associés dans l’inconscient collectif à des chercheurs pointus incapables de s’adapter à leur environnement et destinés uniquement à la Recherche (avec un grand R), les docteurs souffrent d’un déficit d’image qui freine leur insertion dans le secteur privé, alors même que celui-ci constitue un vrai débouché pour ces jeunes diplômés.

Vers une revalorisation du diplôme de doctorat en France ?

Loin d’être une fin en soi, l’inscription au RNCP témoigne en tout cas de la prise en considération par l’Etat français de la nécessité de revaloriser ce diplôme qui reste (faut-il le répéter ?) la plus haute distinction que l’on puisse obtenir en France.
Si cette démarche permet de faire prendre conscience aux entreprises des multiples compétences qu’ont les docteurs, et si elle constitue une première étape vers une reconnaissance plus générale du doctorat par le monde socio-économique, alors oui, l’inscription du doctorat au RNCP est une bonne nouvelle dont il faut se réjouir.

Associée à d’autres mesures incitatives comme le Crédit d’Impôt Recherche et le Dispositif Jeunes Docteurs, elle devrait donc en toute logique faciliter la rencontre entreprise-docteur…en tout cas c’est tout ce qu’on lui souhaite !

*Arrêté ministériel du 22/02/2019 définissant les compétences des diplômés du doctorat et inscrivant le doctorat au Répertoire National de la Certification Professionnelle

Le « CDI chantier » est-il intéressant pour recruter un jeune docteur ?

Le gouvernement actuel, par l’intermédiaire de la Ministre du Travail Muriel Penicaud, a mis sur le devant de l’actualité le « CDI de chantier » (ou CDI projet) auparavant utilisé principalement dans le domaine du BTP.

La réforme du Code du Travail vise à étendre, par la mise en place de contrats de projets, le CDI de chantier à d’autres secteurs, et en particulier à l’Informatique.

Est-ce que les entreprises recrutant des docteurs en 1er CDI dans le cadre de CDI de chantier pourront bénéficier du statut de « Jeune Docteur » et de l’incitation financière du CIR à cet égard ?

Qu’est-ce que le « CDI chantier » ?

Le CDI de chantier, comme son nom l’indique, est un Contrat à Durée Indéterminée.

Il permet de pallier notamment aux difficultés de recrutement en CDD lorsque la fin d’un projet (ou d’un chantier) n’est pas précisément définie. Dans le bâtiment en particulier, il est particulièrement délicat de connaitre la date de fin d’un chantier. Dans ce contexte, le CDI de chantier apporte plusieurs avantages :

  • le contrat n’indique pas de date de fin (d’où cette notion de CDI)
  • il peut prendre fin à l’issue de la mission définie
  • l’employeur a la possibilité de rompre le CDI et de procéder au licenciement du salarié (moyennant certaines règles à respecter)

Dans ce cadre, il pourrait être particulièrement avantageux pour une entreprise innovante de recruter un jeune docteur en CDI de chantier sur les 24 premiers mois avant de s’en séparer en invoquant la clause de fin de mission.

Peut-on recruter bénéficier du dispositif jeune docteur en CDI de chantier ?

Si le CDI chantier est considéré comme un CDI, il apparaît logique de pouvoir bénéficier du dispositif jeune docteur dans ce contexte.

Et bien NON ! (pour le moment du moins, en attendant peut-être une modification de jurisprudence suite à la promulgation de la Loi Travail).

Si l’on se réfère au Guide du Crédit d’Impôt Recherche 2017, le CDI de chantier est à ce jour encore considéré comme un CDD :  » Un CDI chantier étant par définition établi sur une durée déterminée, celle de la mission, est considéré comme un CDD (Contrat à Durée Déterminée) et non comme un CDI. Un CDI chantier ne peut faire bénéficier des avantages « jeune docteur » à l’entreprise qui l’emploie.« 

En parallèle, un docteur recruté en CDI chantier pour son 1er CDI ne perdra pas le statut de « jeune docteur ».

RD2 Conseil poursuivra cependant une veille active sur le sujet dans les prochains mois pour vérifier que cette doctrine reste valide suite aux modifications et aux extensions à prévoir de ce CDI chantier.

Webinar : L’Innovation collaborative mise en lumière

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Le mercredi 12 juillet à 9h, RD2 Conseil est intervenu aux côtés d’experts du CEA LETI, du cabinet d’avocats ADAMAS, du cabinet de conseil FINECO et du cabinet d’expertise comptable ORIAL dans le cadre d’un Webinar organisé par le Cluster Lumière sur le sujet de l’Innovation Collaborative.

N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus d’éléments relatifs à cette présentation.

Evaluation de l’impact du dispositif « Jeunes docteurs » du Crédit Impôt Recherche

 Résultat de recherche d'images pour "crédit impôt recherche"Une célèbre citation d’Albert Einstein évoquait le fait que « La folie c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. »

Cette citation illustre parfaitement la réalité actuelle du recrutement de profils scientifiques. Tandis que les entreprises innovantes cherchent à accroitre leurs capacités d’innovation, ces dernières recrutent en grande majorité les mêmes profils d’année en année pour leurs équipes de R&D. Pourtant, voilà plusieurs années déjà que l’Etat n’a de cesse d’améliorer les aides favorisant le recrutement de profils de docteurs, bien souvent délaissés au profit des profils ingénieurs.

Le Crédit Impôt Recherche est l’une des aides reflétant le plus la volonté de l’Etat d’accompagner les docteurs et jeunes docteurs dans leurs problématiques d’insertion professionnelle. En octobre 2015, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a publié en octobre 2015 un rapport sur l’évaluation de l’impact du dispositif « Jeunes Docteurs » du Crédit Impôt Recherche.

Retour sur les points principaux de ce rapport :

Les fortes modifications du CIR, en faveur des jeunes docteurs

Il a été rappelé que le recrutement d’un jeune docteur peut être financé à l’aide du CIR à hauteur de :

  • 60% dans le cadre du DJD (Dispositif Jeunes Docteurs) au titre des dépenses de personnel
  • 60% dans le cadre du coût salarial au titre des frais de fonctionnement.

En d’autres termes, un jeune docteur, c’est-à-dire un docteur n’ayant jamais signé de CDI à la suite de sa thèse, voit son salaire chargé pris en charge dans le calcul du CIR à hauteur de 120%.

De plus, la Réforme de 2008 a permis d’accroitre la période effective de cette prise en charge à 24 mois consécutifs.

Malgré tout, le docteur reste bien souvent oublié

L’étude rappelle notamment que le taux de chômage des docteurs trois ans après leur thèse (environ 9%) est 2.5 fois supérieur à celui des ingénieurs. De plus, il a été révélé que près de trois quarts des docteurs souhaitent travailler dans le secteur public. En contrepartie, 16% des docteurs-ingénieurs s’orienteraient dans la R&D du secteur privé, contre seulement 2% des docteurs d’autres spécialités.

De cette étude devront découler les futures actions à mettre en œuvre, toujours dans le but d’accompagner les jeunes docteurs dans leurs problématiques d’insertion professionnelle.

La conclusion de ce rapport est que les entreprises innovantes font aujourd’hui plus appel à des profils d’ingénieurs ou de docteurs-ingénieurs que de docteurs issus d’autres spécialisations. Cela est notamment dû au fait que les entreprises innovantes ne sont pas toutes informées des différents avantages liés au recrutement d’un tel profil. De plus, il apparait que seule la réforme de 2008 ayant eu pour objectif l’extension à 24 mois de la prise en charge du salaire d’un docteur, a eu un effet positif sur l’embauche des jeunes docteurs, et plus particulièrement les docteurs-ingénieurs.

Le jeune docteur représente aujourd’hui une opportunité non-négligeable pour les entreprises innovantes, tant d’un point de vue compétences que d’un point de vue financier. Il reste cependant un profil sélectionné généralement par défaut bien que disposant de compétences et de capacités similaires aux ingénieurs. L’enjeu aujourd’hui est donc de modifier les méthodes habituelles de recrutement, en songeant notamment au profil de jeunes docteurs, afin d’obtenir des résultats différents.  

Avec tant d’avantages en leur faveur, n’hésitez plus et passez vous aussi au docteur !

Promouvoir les docteurs au sein des entreprises innovantes : Partenariat entre l’ABG et le Comité Richelieu

Résultat de recherche d'images pour "abg"L’ABG Intelliagence est une association fondée en 1980 à l’initiative du Ministère de la Recherche, du CEA ainsi que du CNRS. Elle a pour mission de favoriser l’insertion professionnelle des docteurs / PhD, toutes disciplines confondues, et de favoriser le rapprochement du monde économique et académique. Pour ce faire, l’ABG dispose d’un site internet dédié à l’emploi de Docteurs et jeunes docteurs, une CVthèque multidisciplines et propose des formations spécifiques pour ces profils. L’ABG représente ainsi l’une des associations les plus impliquées dans l’insertion des profils scientifiques.

Résultat de recherche d'images pour "comité richelieu"Le Comité Richelieu est l’association française des Entreprises d’Innovation et de Croissance (EIC). Le Comité agit depuis de nombreuses années pour la promotion d’un environnement favorable au développement des entreprises innovantes (TPE, PME et ETI). Rassemblant environ 300 entreprises adhérentes, principalement des PME avec une forte proportion du C.A. consacré à des activités de R&D, et comptant un réseau de près de 4000 entreprises associées, le Comité Richelieu vise à renforcer et accélérer le développement des entreprises innovantes.

Le 14 janvier 2016, l’ABG et le comité Richelieu se sont accordés sur le fait que l’insertion des docteurs en Sciences dans les entreprises représente une dynamique bénéfique à l’Innovation et donc au développement et à la compétitivité de celles-ci. Dès lors, ces deux associations ont décidé de se rapprocher en signant une convention de partenariat. Ce partenariat, par le partage de leur réseau respectif ou l’organisation de manifestations communes, a pour objectif de renforcer les actions visant à favoriser l’insertion professionnelle des docteurs et jeunes docteurs au sein des entreprises privées et notamment des PME.

Bien que favorisée, en particulier par l’ABG, la recherche et la sélection d’un profil aussi spécifique reste toujours l’un des principaux obstacles à l’insertion des docteurs en entreprises. RD2 conseil a pour objectif d’aider les dirigeants de startup et PME à lever cet obstacle par un accompagnement sur mesure dans le recrutement d’un jeune docteur.

 

SI vous aussi vous rencontrez aujourd’hui des difficultés dans la recherche et/ou la sélection de votre Docteur/Jeune docteur, n’hésitez pas à consulter notre site internet pour plus d’information :

www.RD2conseil.com