Une célèbre citation d’Albert Einstein évoquait le fait que « La folie c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. »
Cette citation illustre parfaitement la réalité actuelle du recrutement de profils scientifiques. Tandis que les entreprises innovantes cherchent à accroitre leurs capacités d’innovation, ces dernières recrutent en grande majorité les mêmes profils d’année en année pour leurs équipes de R&D. Pourtant, voilà plusieurs années déjà que l’Etat n’a de cesse d’améliorer les aides favorisant le recrutement de profils de docteurs, bien souvent délaissés au profit des profils ingénieurs.
Le Crédit Impôt Recherche est l’une des aides reflétant le plus la volonté de l’Etat d’accompagner les docteurs et jeunes docteurs dans leurs problématiques d’insertion professionnelle. En octobre 2015, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a publié en octobre 2015 un rapport sur l’évaluation de l’impact du dispositif « Jeunes Docteurs » du Crédit Impôt Recherche.
Retour sur les points principaux de ce rapport :
Les fortes modifications du CIR, en faveur des jeunes docteurs
Il a été rappelé que le recrutement d’un jeune docteur peut être financé à l’aide du CIR à hauteur de :
En d’autres termes, un jeune docteur, c’est-à-dire un docteur n’ayant jamais signé de CDI à la suite de sa thèse, voit son salaire chargé pris en charge dans le calcul du CIR à hauteur de 120%.
De plus, la Réforme de 2008 a permis d’accroitre la période effective de cette prise en charge à 24 mois consécutifs.
Malgré tout, le docteur reste bien souvent oublié
L’étude rappelle notamment que le taux de chômage des docteurs trois ans après leur thèse (environ 9%) est 2.5 fois supérieur à celui des ingénieurs. De plus, il a été révélé que près de trois quarts des docteurs souhaitent travailler dans le secteur public. En contrepartie, 16% des docteurs-ingénieurs s’orienteraient dans la R&D du secteur privé, contre seulement 2% des docteurs d’autres spécialités.
De cette étude devront découler les futures actions à mettre en œuvre, toujours dans le but d’accompagner les jeunes docteurs dans leurs problématiques d’insertion professionnelle.
La conclusion de ce rapport est que les entreprises innovantes font aujourd’hui plus appel à des profils d’ingénieurs ou de docteurs-ingénieurs que de docteurs issus d’autres spécialisations. Cela est notamment dû au fait que les entreprises innovantes ne sont pas toutes informées des différents avantages liés au recrutement d’un tel profil. De plus, il apparait que seule la réforme de 2008 ayant eu pour objectif l’extension à 24 mois de la prise en charge du salaire d’un docteur, a eu un effet positif sur l’embauche des jeunes docteurs, et plus particulièrement les docteurs-ingénieurs.
Le jeune docteur représente aujourd’hui une opportunité non-négligeable pour les entreprises innovantes, tant d’un point de vue compétences que d’un point de vue financier. Il reste cependant un profil sélectionné généralement par défaut bien que disposant de compétences et de capacités similaires aux ingénieurs. L’enjeu aujourd’hui est donc de modifier les méthodes habituelles de recrutement, en songeant notamment au profil de jeunes docteurs, afin d’obtenir des résultats différents.
Avec tant d’avantages en leur faveur, n’hésitez plus et passez vous aussi au docteur !