L’inscription du doctorat au RNCP : une bonne nouvelle ?

·29 mars 2019·Actualité·3 minute·

Annoncée en novembre 2017 par Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation lors du PhD Talent Career Fair, l’inscription du doctorat au Répertoire National de la Certification Professionnelle (RNCP) est enfin une réalité, mais est-ce vraiment une avancée pour les docteurs / doctorants ?

Le RNCP, c’est quoi ?

C’est le répertoire public qui recense l’ensemble des certifications professionnelles homologuées par l’Etat. Etabli par l’institution France Compétences, ce répertoire contient des fiches descriptives par formation, « chaque fiche RNCP précisant les compétences, les métiers, emplois, secteurs d’activités visés ainsi que les modalités d’accès à la formation » (cf www.enseignementsup-recherche.gouv.fr : Favoriser la reconnaissance du doctorat et l’insertion des docteurs).

Dans le cas du Doctorat, 22 fiches descriptives, correspondant à 22 secteurs économiques dans lesquels les docteurs pourront s’insérer, ont ainsi été rédigées, en concertation avec l’Association Nationale des Docteurs (ANDès) et la Confédération des Jeunes Chercheurs (CJC). Si ces fiches correspondent à des secteurs d’activité, et non à des domaines de recherche ni à des métiers, c’est bien pour que les compétences retenues ne soient pas dépendantes de la discipline du doctorat. En tout, ce sont 6 blocs de compétences communes qui ont été définis par l’arrêté ministériel du 22/02/2019.*

A quoi ça sert ?

Le RNCP permet de garantir la validité et le niveau de qualification des formations qui y sont inscrites. On pourrait d’ailleurs se demander pourquoi le Doctorat, reconnu comme le diplôme le plus élevé délivré par l’université (donc par l’Etat), n’y figurait pas jusqu’à présent… passons.

L’objectif poursuivi dans cette démarche d’inscription est d’avoir une liste de compétences communes et transférables en entreprise, afin de favoriser le recrutement des docteurs par les employeurs.

Car c’est bien là que le bât blesse : s’il est reconnu au niveau international comme un gage d’excellence et un véritable sésame sur le marché du travail, le doctorat n’en reste pas moins « boudé » par les entreprises françaises. Trop souvent associés dans l’inconscient collectif à des chercheurs pointus incapables de s’adapter à leur environnement et destinés uniquement à la Recherche (avec un grand R), les docteurs souffrent d’un déficit d’image qui freine leur insertion dans le secteur privé, alors même que celui-ci constitue un vrai débouché pour ces jeunes diplômés.

Vers une revalorisation du diplôme de doctorat en France ?

Loin d’être une fin en soi, l’inscription au RNCP témoigne en tout cas de la prise en considération par l’Etat français de la nécessité de revaloriser ce diplôme qui reste (faut-il le répéter ?) la plus haute distinction que l’on puisse obtenir en France. Si cette démarche permet de faire prendre conscience aux entreprises des multiples compétences qu’ont les docteurs, et si elle constitue une première étape vers une reconnaissance plus générale du doctorat par le monde socio-économique, alors oui, l’inscription du doctorat au RNCP est une bonne nouvelle dont il faut se réjouir.

Associée à d’autres mesures incitatives comme le Crédit d’Impôt Recherche et le Dispositif Jeunes Docteurs, elle devrait donc en toute logique faciliter la rencontre entreprise-docteur…en tout cas c’est tout ce qu’on lui souhaite !

*Arrêté ministériel du 22/02/2019 définissant les compétences des diplômés du doctorat et inscrivant le doctorat au Répertoire National de la Certification Professionnelle

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